À cinq heures du matin, les rues de mon petit village au bord du Gardon étaient plongées dans une brume épaisse. La lumière commence à se lever, une ambiance purement cinématographique. Arrivé sur le quai de la gare TGV, un flux de voyageurs plus ou moins éveillés, premier train du matin direction Paris gare de Lyon. Dans le wagon, chacun occupe comme il peut sa solitude au milieu de cette foule, on finit sa nuit, joue avec son Smartphone, le calme est de mise, le roulis régulier berce doucement cette fin de nuit, à 300 Km/h !

Arrivé à Paris c’est le déluge, les quais sont trempés. Puis les couloirs du métro, la foule pressée, compressée dans les rames trop étroites et trop peu nombreuses aux heures de pointe. Ligne 1, changement Concorde, ligne 8 tout aussi bondée, changement de quartier, plus populaire, le métro va de pair, vieux, mal entretenu, mal aéré, ça pue la sueur, la lumière clignote, blafarde. Sorti station Balard, la pluie est violente, je n’ai ni imperméable, ni parapluie, je me la joue petit gars du sud, mais là un peu dur quand même ! Je tourne en rond pour chercher ma direction, entre dans un bar, m’ébroue comme un vieux chien, commande un café, juste un prétexte pour demander mon chemin, bon sang, il y a une bonne petite trotte avant d’arriver ! Je longe un grand bâtiment, neuf, austère, le ministère des armées sur lequel est placardé un immense panneau « interdit de photographier ».

Je rigole tout seul, devant le panneau, trempé mais joyeux ! Moi, je vais juste en face, sous le chapiteau du cirque Bormann, invité par Sony à faire des photos, tester les Alpha 7 troisième génération, formation toujours ludique et passionnante de la part de la marque, qui ne cesse de nous étonner, tant au niveau de ses innovations que de ses invitations à des sessions de formation toujours plus incroyables les unes que les autres ! Après le Boxing Beat d’Aubervilliers (salle de boxe mythique qui à vu s’entraîner entre autres grands champions, Marcel Cerdan), après l’institut national de l’audio visuel, me voici sous le chapiteau du cirque Bormann, émerveillé, changement d’ambiance radical après cette course poursuite, accueil chaleureux et bienveillant, un p’tit café et c’est parti…

On passe de la théorie dans le premier chapiteau entre le bar, la caisse et les roulottes, à la pratique sur la piste, oui oui, j’ai bien dit sur la piste ! Deux groupes, deux grandes tables sur lesquelles il y a des dizaines de boitiers et d’optiques, allez-y, choisissez, testez, allez où vous voulez ! C’est simplement magique, on entre de plein fouet dans un autre univers, les artistes sont adorables et se prêtent au jeu, d’acrobaties en jonglage ils nous régalent.

Moi je jongle avec les objectifs, j’ai envie de tout essayer, le 85 f /1,4, le 100-400, Le 24-105, etc… Je suis sur la piste, je tourne autour des jongleuses, du clown et des acrobates, j’en prends plein les yeux, c’est une frénésie, je déclenche à tout va. Connaissant mieux l’Alpha 9 et l’Alpha 7RIII que nous avons en démonstration au magasin et que j’ai le bonheur d’emprunter régulièrement, j’ai choisi le tout nouvel Alpha 7MIII. Aucun dépaysement face à ses aînés, la prise en main est instinctive. Le système AF hérité du A9 est redoutable, le mode rafale ne lâche rien, on relève le doigt avant qu’il ne s’essouffle, le viseur bien que moins défini que celui de l’A9 et du 7RIII est agréable, on oublie vite que ce n’est pas une visée reflex et on se régale de voir la réalité de l’image que l’on compose, exposition et profondeur de champ réellement maitrisées…

C’est à regret que je quitte le chapiteau pour aller reprendre mon train, la pression retombe doucement, rentré à la maison je ne tarde pas à m’endormir. Ce n’est que le lendemain que je regarde mes photos, première sélection, je laisse reposer un peu, j’y reviens. Les résultats sont magnifiques, les fichiers sont très bons, équilibrés, je traficote un chouïa juste pour le plaisir. La montée en sensibilité est excellente, la pureté du rendu Sony me ravit une nouvelle fois… La suite je vous laisse la découvrir…